Il existe des mecs que l'on appelle acteurs de marché. Ces mecs là ont au moins un point commun avec nous, ils se trimbalent avec un gros bagage. Le notre est à roulettes et chargé de mini jupes, brosse à dent, crème solaire, plus toutes sortes de trucs jugés utiles lorsqu'on quitte la France l'espace d'une semaine. Le leur est lourd de diplômes, lettres de recommandations et autres K€, jugés acquis lorsque son boulot consiste à noter un pays sur sa capacité à gérer ses finances, et ainsi contribuer directement à augmenter sa dette à coup de prime de risque... Bref, ce genre de mec sérieux à qui rien n'échappe, pas même le Portugal, qui tentait de la jouer discrète au dernier rang de la classe européenne et qui, malgré tout ses efforts, n'a pas même pas obtenu la moyenne. Punition : 80 milliards d'€. Quatre économistes Portugais ont porté plainte contre les agences de notation pour «pratiques abusives» ayant provoqué de «graves dommages aux intérêts de l'État et du peuple portugais», remettant ainsi en cause l'impartialité des acteurs de marché et leur bagage, mais je ne m'étalerai pas sur le sujet, moi dont la valise ne contient pas un 1/4 des billets que le Portugal doit à ses créanciers.
C'est donc dans ce contexte, et quelques centaines d'euros en poche, que nous avons atterrit à Porto par une douce matinée d'avril. Sachant que la France détient 30% de la dette portugaise, et vu l'accueil chaleureux qu'il nous a été réservé, il faut au moins avoir la décence de reconnaitre que les portugais ne sont pas rancuniers. Il faut aussi admettre que deux touristes en mini jupe tout sourire de découvrir de nouvelles contrées, ne suscitent que sympathie et enthousiasme chez les indigènes, victimes ou non de la crise, car cela n'est pas l'apanage des lusitaniens. Montre-nous ta cuisse blanche au sortir de l'hiver, je te parlerai de l'histoire de mon pays. Bon... Va pour la cuisse, mais remets nous deux caïpirinhas por favor. L'alcool délie les langues et universalise le langage. C'est toujours au bout du quatrième verre, à l'heure ou même notre langue natale devient floue, que l'on refait le monde le plus clairement. C'est ainsi que José, notre ami d'un soir... d'un bar... de boire s'est arrêté, et m'a demandé : "Coco, por que os franceses don't like le Portugal ?". Saisissant son incompréhension au travers des volutes de fumées et des vapeurs de cachaça, une vérité m'est soudain apparue. Fidèle à lui même et au rang supérieur qu'il s'est adjugé, le français ne fait preuve d'aucune animosité envers le portugais, juste d'une profonde ignorance. Le français ne connait rien du peuple qui constitue la plus grande communauté d'immigrés de l'hexagone. Et pourtant, après Lisbonne, Paris est la ville qui recense le plus de portugais au monde.
Mises à part toutes ces considérations financières et linguistiques, le Portugal est un pays comme un autre. Ce n'est pas la destination qui fait la richesse du voyage. C'est le voyage qui fait la beauté du pays. Un dénommé Alphonse Karr, dont le nom n'a pas marqué l'histoire, a dit que "Les voyages prouvent moins de curiosité pour les choses que l'on va voir que l'ennui de celles que l'on quitte." Voyager nous abstrait progressivement d'un espace temps que l'on connait trop bien. En cela réside la nécessité de concevoir le voyage par l'itinérance. C'est en avançant que l'on se déleste petit à petit du matériel, de la ration quotidienne de croquettes du chat, de l'ennui, du RER de 08h30, de la fatigue, au mieux de la bienséance qui gouverne nos comportements au quotidien. Au diable les voyagistes et leurs séjours au CLUB BLUE BAY BEACH 4* all inclusive à 649 € la semaine, ces gens là sont malhonnêtes, ils déportent les touristes par charters vers des camps qui ressemblent étrangement à vos cités dortoirs, avec le risque quasi inévitable de poser sa serviette au côté de celui qui vous rappellera plus étrangement encore votre voisin de palier... Fuyez ! A pied, à cheval, en voiture, fenêtres ouvertes, musique à fond, criez, riez, ratez la sortie ! A chaque étape, buvez, dansez, oubliez l'heure, le code de votre immeuble et la sombre histoire de cette femme de chambre New Yorkaise... Dormez, et de nouveau tracez, galérez, avalez les kilomètres, la cachaça...
On the Road again my friends ! Be Free, Fast & Furious 5 weeks a year !
C'est donc dans ce contexte, et quelques centaines d'euros en poche, que nous avons atterrit à Porto par une douce matinée d'avril. Sachant que la France détient 30% de la dette portugaise, et vu l'accueil chaleureux qu'il nous a été réservé, il faut au moins avoir la décence de reconnaitre que les portugais ne sont pas rancuniers. Il faut aussi admettre que deux touristes en mini jupe tout sourire de découvrir de nouvelles contrées, ne suscitent que sympathie et enthousiasme chez les indigènes, victimes ou non de la crise, car cela n'est pas l'apanage des lusitaniens. Montre-nous ta cuisse blanche au sortir de l'hiver, je te parlerai de l'histoire de mon pays. Bon... Va pour la cuisse, mais remets nous deux caïpirinhas por favor. L'alcool délie les langues et universalise le langage. C'est toujours au bout du quatrième verre, à l'heure ou même notre langue natale devient floue, que l'on refait le monde le plus clairement. C'est ainsi que José, notre ami d'un soir... d'un bar... de boire s'est arrêté, et m'a demandé : "Coco, por que os franceses don't like le Portugal ?". Saisissant son incompréhension au travers des volutes de fumées et des vapeurs de cachaça, une vérité m'est soudain apparue. Fidèle à lui même et au rang supérieur qu'il s'est adjugé, le français ne fait preuve d'aucune animosité envers le portugais, juste d'une profonde ignorance. Le français ne connait rien du peuple qui constitue la plus grande communauté d'immigrés de l'hexagone. Et pourtant, après Lisbonne, Paris est la ville qui recense le plus de portugais au monde.
Mises à part toutes ces considérations financières et linguistiques, le Portugal est un pays comme un autre. Ce n'est pas la destination qui fait la richesse du voyage. C'est le voyage qui fait la beauté du pays. Un dénommé Alphonse Karr, dont le nom n'a pas marqué l'histoire, a dit que "Les voyages prouvent moins de curiosité pour les choses que l'on va voir que l'ennui de celles que l'on quitte." Voyager nous abstrait progressivement d'un espace temps que l'on connait trop bien. En cela réside la nécessité de concevoir le voyage par l'itinérance. C'est en avançant que l'on se déleste petit à petit du matériel, de la ration quotidienne de croquettes du chat, de l'ennui, du RER de 08h30, de la fatigue, au mieux de la bienséance qui gouverne nos comportements au quotidien. Au diable les voyagistes et leurs séjours au CLUB BLUE BAY BEACH 4* all inclusive à 649 € la semaine, ces gens là sont malhonnêtes, ils déportent les touristes par charters vers des camps qui ressemblent étrangement à vos cités dortoirs, avec le risque quasi inévitable de poser sa serviette au côté de celui qui vous rappellera plus étrangement encore votre voisin de palier... Fuyez ! A pied, à cheval, en voiture, fenêtres ouvertes, musique à fond, criez, riez, ratez la sortie ! A chaque étape, buvez, dansez, oubliez l'heure, le code de votre immeuble et la sombre histoire de cette femme de chambre New Yorkaise... Dormez, et de nouveau tracez, galérez, avalez les kilomètres, la cachaça...
On the Road again my friends ! Be Free, Fast & Furious 5 weeks a year !